06 novembre 2021
Lalibela, ma Reine
Lalibela, ma Reine
Un dessin au portemine Staedtler 0,3 mm (B HB H 4H), rehaussé de pointillisme avec portemine Pentel Orenz 0,2 mm B, notamment pour le turban, d’après une photo de Phil Borges. (mars 2018)
Je l’ai baptisée "Lalibela, ma Reine". Elle est belle … comme une reine. D’une beauté bouleversante avec ses rides, son visage las, son regard serein, résigné. Quel fardeau et quelles peines n’a-t-elle pas supportés toute sa vie ? Je ressens dans son regard les souffrances que l’ont forcée à endurer les famines répétées, les épidémies, la sécheresse et les maigres cultures dévastées par les invasions de criquets. Tout ce qui participe au cruel sort que la nature a réservé à son peuple Wollo du nord de l’Ethiopie.
Ce dessin de 2018 est la seconde version d’un premier dessin de 2008 qui ne m’appartient plus. Mais il me manquait, beaucoup. Alors, je me suis remis à la tâche et l’ai redessiné autrement. Pour que ma Reine retrouve sa place dans mon living ! Là où elle placée, j’ai l’impression qu’elle me regarde à tout moment…
J’ai cherché à tendre vers un dessin aussi "parfait" qu’il me soit possible de créer. Je le voulais une peu plus sombre et plus précis. Sur le premier dessin, les ombres du foulard blanc qui enturbanne la tête étaient dessinées en dégradés de gris vers le noir... J’ai pu cette fois travailler à partir d’une meilleure photo imprimée dans une boutique spécialisée. Surprise : une trame quadrillée y apparaît très précisément sur le foulard, dans les zones claires. Je me lance dès lors le défi de la dessiner, jusque dans les zones d’ombre. Un travail patient, où le temps qui passe ne compte guère. Je peaufine aussi le travail afin que les rides soient plus précises. En outre, Lalibela est devenue plus sombre de peau : le premier dessin la montrait avec une couleur de peau un peu plus blanche.
Lalibela, c’est le nom d’une célèbre cité monastique située à 2630 mètres d’altitude. Le site est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, grâce à la présence de onze églises monolithes taillées - sur ordre du roi Lalibela, il y a 800 ans - dans une coulée de déchets volcaniques rouges et reliées entre elles par un dédale de tunnels et de passages qui débouchent sur des grottes d'ermites et des catacombes.
L’église Bet Giyorgis, consacrée à saint Georges, patron de l'armée éthiopienne, est la plus célèbre. Creusé, taillé puis modelé dans la roche du sous-sol, il y a huit siècles, par l'excavation d’une large tranchée tout autour de ses quatre murs, le bâtiment est en forme de croix. Son toit coïncide donc avec le niveau du sol naturel et un large fossé l'entoure. Les autres églises et temples sont adossés à la paroi rocheuse ou entièrement dégagés.