29 octobre 2021
La reine Tiy, une beauté à couper le souffle.
La reine Tiy,
une beauté à couper le souffle
Un dessin de 2014, portemines 0,3 mm, B, HB, H, et 0,2 mm B.
Ce portrait de Tiy, la Grande épouse royale d’Amenhotep III, mère d’Akhénaton, représente un des sommets de l’art du portrait officiel égyptien. C’est l’une des pièces les plus renommées des collections des Musées d’Art et d’Histoire de Bruxelles. C’est le second de deux dessins presque similaires, patiemment élaborés à partir de ce superbe bas-relief calcaire exposé à Bruxelles.
Côté symbolisme, la reine Tiy est représentée à la fois en reine et en divinité : de la reine, elle porte le flabellum (chasse-mouche) à fleur de lys stylisée, le diadème orné au front du double uraeus, et, dans la nuque, d'un Horus aux ailes déployées ; de la déesse, elle porte une haute coiffure surmontée à l'origine de deux hautes plumes qui l'assimilent à Mout, déesse du ciel.
Une perruque tripartite couvre ses cheveux naturels, dont une mèche apparaît encore entre l’oreille et le sourcil. Sa tête est ceinte de la traditionnelle couronne des reines dont seule la partie inférieure est conservée. Contrairement à l’usage traditionnel, le diadème est orné d’un faucon et non d’un vautour. Les courbes de l'épaule, du flabellum et du sein sont tout autant admirables.
Côté artistique, comment ne pas être en admiration devant le style d'une élégance rare, particulièrement en ce qui concerne le visage, superbement idéalisé. Vous observerez que, faisant usage d'un relief d'à peine trois millimètres d'épaisseur, le sculpteur est véritablement un Maître en la matière ! Il réussit, en un jeu de lignes souple et élégant, à rendre à la fois le regard (ombre amassée vers l'avant de l'œil), la palpitation des narines et la sensualité de la bouche, avec le pli aux commissures affaissées et la lèvre supérieure un peu lourde.
Croyez-moi (et j’en connais un à qui j’ai offert le premier de ces deux dessins), les spécialistes de l’Ēgypte antique en tombent amoureux…