11 novembre 2021
Assito pêche à l'ancienne, en lien avec la nature
Assito pêche à l’ancienne, en lien avec la nature
Un dessin au format réduit de 30 X 21 cm. Janvier 2021.
Avec des portemines STAEDTLER 0,3 mm (4H H HB) et PENTEL ORENZ 0,2 mm B pour les plus fins détails.
Une photo "choc" découverte sur Instagram, que de précieuses explications du photographe Pierre Benais accompagnent, qui me donnent envie de dessiner ce courageux garçon, cette étonnante scène. Contacté par messagerie, le photographe m’autorise d’emblée à utiliser sa surprenante photo et l’histoire qui la décrit, que voici, succincte.
Une famille de saisonniers indonésienne perdue au milieu de l’océan entre terre et mer. Leur vie : pêcher et récolter sur une île à 4h de bateau des terres les plus proches, isolée de toute civilisation.
Le photographe, en équilibre sur un bateau qui tangue, observe Assito, 15 ans. Il pêche depuis 4 h, sous un soleil de plomb, loin de son île, dans un océan de poissons. Un seul l’intéresse…
"Éprouvant d’observer cette mer en mouvement. La fatigue d’une pêche inconfortable, perché sur un tamboula, trois branches de bois de bambou ajustées en trident avec de vieilles cordes usées par des temps passés, des temps salés… Le tamboula se balance au rythme des vagues. L’eau commence à monter et la vision, elle, perd en précision.
Assito attend au-dessus d’une couvée de poulpes. Rien. La mère ne veut pas se montrer. Le soleil brûle. Assito s’active subitement. La pêche va réussir. Il aura fallu plus de 5h pour dénicher un poulpe.
Assito va réussir. L’eau claire est calme. Les oursins sont en famille. Les poissons clown sont comme à leur habitude coincés dans leurs anémones. Puis effrayés, tous s'éparpillent, l’eau se trouble car une main plongeante arrive… Sorti de son lieu de confort, le poulpe se débat, s'accroche et s'enroule à l’aide de ses ventouses. Sa tête se balance, ses tentacules claquent, son encre expulsée vient couler sur le corps ruisselant de fatigue de Assito."
"C’est la tête qu’il faut viser, c'est là où il faut frapper, c'est là où il faut mordre!" lui a appris Nasirum, son père, 34 ans. Cette dernière étape, tuer le poulpe, doit être accomplie. Donner des coups de bâton sur la tête de l'animal ? Non, Assito préfère la technique de ses ancêtres, en lien avec la nature, dans le respect de la chasse. Il lui faut oublier l'encre coulante, le sel d'un océan généreux, la texture d'un animal visqueux. Sans hésitation, d’un brusque et décisif coup de mâchoires, Il rompt le cou de l'animal."