La Marche de l'Empereur

La Marche de l'Empereur

Dessin 30 x 40 cm avec portemines Staedtler 0,3 mm B HB H 4H, rehaussé par pointillisme avec portemine Pentel Orenz Micro Mars 0,2 mm B. 1995.

Crédit photo : @Sergej Anisimov - http://eng.anisimov-photo.com/

Ce ne sont pas les "Indiens sur le sentier de la guerre" ! Ni non plus, "La guerre des tranchées". Plutôt "La Marche de l’Empereur", ce film documentaire français de Luc Jacquet, tourné en Antarctique, montrant les manchots empereurs… Oscar du meilleur film documentaire en 2006.

Ah, étrange petite colonie d’Empereurs en file indienne dans une sorte de tranchée ; de jeunes Empereurs à l’apparence maladroite, voire pataude, balourde, lourdaude !

Manchots et pingouins diffèrent par leur morphologie autant que par leur habitat. De plus, les Anglais (et le brexit n’y changera rien) emploient le terme "penguin" pour désigner l'animal que nous, Français, appelons... manchot ! De quoi se mélanger un peu plus … les pattes, ou les palmes, c’est selon ! Et pour les Allemands, c'est le pinguin, pour les Espagnols, le pingüino… En plus d'un plumage noir et blanc trompeur pour l’un comme pour l’autre, la confusion est grande, du moins lexicale.

Soyons donc clairs comme neige… En français, le terme "manchot" correspond à dix-huit oiseaux marins vivant dans les contrées froides de l'hémisphère sud, notamment en Antarctique. Il vit principalement sur la banquise. La forme de ses ailes, trop courtes, ne lui permet pas le vol. En revanche, ses ailes et la forme fuselée de son corps en font un excellent nageur. Ses exceptionnelles nageoires lui permettent d’effectuer des exploits sous l’eau, pouvant nager pour certaines espèces jusqu’à 35 km/h, plonger jusqu’à un peu plus de 450 mètres de profondeur tout en restant en apnée 32 minutes.

Le pingouin préfère aux banquises les falaises de l’hémisphère nord, comme celles de Bretagne. Ses ailes ne sont pas uniquement dédiées à la natation : il peut également voler, certes des vols courts et à ras de l’eau, pour chasser ses proies en plongeant depuis la surface, et non en effectuant des vols piqués. Il vit 75 % du temps en mer, ne revenant sur terre que pour y nicher.

Savez-vous que, depuis le XIXe siècle, il ne subsiste plus qu’une seule espèce de pingouins : le petit pingouin, également appelé pingouin "Torda", qui mesure en moyenne 40 centimètres pour 500 à 750 grammes (un peu plus petit qu’un canard).

Ayons à l’esprit, et sans doute est-ce là le plus important, que le manchot et le pingouin ont un triste point commun : leur survie est menacée par l’activité humaine. La pollution des mers (marées noires et dégazage) met en danger le pingouin, tout comme la raréfaction de leur nourriture due à la pêche intensive. Pour le manchot, c’est avant tout le réchauffement climatique qui pose problème, avec la fonte de la banquise.