Christus. "Dans ta main je vais confier mon vent".

Christus :

"Dans ta main je vais confier mon vent".

"CHRISTUS" un dessin de mars 2021, 20 X 30 cm, sur papier canson 250 g/m2, sans grain, blanc naturel, portemines Staedtler 0,3 mm B HB H 4H et Pentel Orenz 0,2 mm B.

J’aime beaucoup le visage de ce Christ et je le trouve souffrant certes, mais résigné, pacifiste, acceptant le sort qui lui est réservé.

Je l’ai dessiné au printemps 2021, peu avant Pâques et la Semaine Sainte, commémoration de la passion et de la crucifixion de Jésus-Christ. La mort de Jésus de Nazareth, du Christ, et la foi en sa résurrection, sont fondamentales pour les chrétiens. C’est pour eux un jour de tristesse et de méditation sur la signification de cette mort.

Si le cœur vous en dit, je vous invite à lire et méditer cet intéressant extrait de ©Erri de Luca, «Une tête de nuage», nrf, ©Editions Gallimard.

"Il en était à ses dernières respirations, son corps cédait finalement. D’après Luc, sa dernière phrase fut : « Dans ta main je vais confier mon vent. » C’est une citation du psaume 31. Il est tout simplement grandiose que  même sur le point de mourir il ait conservé son intégrité de pensée et la volonté de laisser dit. De sa gorge sèche, il arrive à prononcer les versets de David. «Dans ta main je vais confier mon vent» : c’est un acte de restitution. Voilà, la vie a été ce don de vent. Même la respiration ne nous appartient pas, ce souffle poussé de l’extérieur qui se glisse, puis sort comme fait le vent à l’intérieur d’une mine.

Le nouveau-né sort du ventre les poumons fermés et sa première respiration vient de l’extérieur pour en forcer les alvéoles, les ouvrant, séchant et déclenchant les pleurs de la première ouverture. Le vent vient du dehors, de cette première respiration, et il est rendu avec la dernière. David, et Jésus avec lui, le déclare confié à nouveau à la main qui vient le recueillir. Dans la mort de chacun, il y a une main qui vient recueillir le vent."